Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/159

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tiers la chaîne que je traîne aujourd’hui dans une liberté apparente, contre l’étroite contrainte que je subis jadis entre les murs de cette prison… où M. Davy Copperfield put juger de la philosophie qui lassa mes impitoyables créanciers… C’est qu’hélas, ajouta-t-il, quand j’étais un des hôtes de cette retraite, je pouvais regarder mes semblables en face, tandis qu’aujourd’hui mes semblables et moi nous ne sommes plus dans ces glorieux termes. »

Je lui demandai alors des nouvelles de M. Wickfield et de sa fille… À ce nom, il se recueillit un moment, répondit que M. Wickfield ne jouissait pas d’une santé parfaite, et il exalta les vertus d’Agnès sur le ton du panégyrique.

« — Et notre ami Heep ? 

» — Notre ami ! » s’écria-t-il, « le vôtre ? ou le mien ? le vôtre, ah ! j’en serais fâché pour vous… le mien, ah ! j’en souris sardoniquement ; mais de quelque titre que vous décoriez mon patron, je déclare qu’il y a en lui quelque chose du renard, pour ne pas dire du diable. Permettez-moi d’éluder un sujet qui a failli troubler ma raison… »

Évidemment nous effleurions la confidence,