Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/160

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mais je crus reconnaître qu’il ne fallait pas brusquer l’explication et je priai M. Micawber de vouloir bien se laisser présenter à ma tante : « Un lit est à votre service dans sa maison, » lui dis-je, « et vous nous ferez un bol de punch d’après votre recette. 

» — Messieurs, » reprit M. Micawber, « faites de moi tout ce que vous voudrez je suis une paille sur la surface de l’abîme et je me sens balloté en tous sens par les éléphants… pardon, c’est par les éléments que je voulais dire. »

Nous le conduisîmes à Highgate ; il fut rêveur et sombre pendant toute la route, cherchant par intervalles à se ranimer en fredonnant un refrain ; mais il retombait aussitôt sous son influence mélancolique.

Traddles et moi nous le prîmes chacun par un bras et nous l’entraînâmes jusqu’au bureau de la voiture d’Highgate : la voiture partait et nous arrivâmes fort indécis sur ce que nous devions faire et dire, M. Micawber restant plongé dans son humeur noire et cherchant en vain à la combattre par le refrain dont la note expirait interrompue sur ses lèvres.

Nous allâmes à la maison de ma tante plu-