Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/165

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ne connaîtrai personne… je ne dirai plus une parole… jusqu’à ce que j’aie pulvérisé et réduit en atomes impalpables… cet horrible hypocrite, ce faussaire insigne… Heep ! »

J’eus réellement peur que M. Micawber n’expirât sur la place, et ce fut effrayant ; en effet, de le voir retomber haletant et suffoqué sur une chaise, portant une main à sa gorge, comme si le nom de Heep, arraché dans ces : efforts convulsifs, allait l’étrangler. Je m’approchai de lui pour le secourir, mais il m’écarta de la main :

« — Non, Copperfield ! évitez tout contact avec moi… jusqu’à ce que j’aie redressé les torts infligés à Miss Wickfield… cette perfection… par ce scélérat… Heep ! (L’énergie extraordinaire que lui inspirait ce nom quand il le sentait venir dans la gorge, lui donna seule la force d’articuler la phrase entière.) Je réclame de vous un secret inviolable… sans exceptions ; mais d’aujourd’hui en huit… que tous ceux ici présents, y compris votre tante… et cet aimable Monsieur (M. Dick) se trouvent à l’hôtel de la Cloche, à Cantorbéry… Et je dévoilerai cet intolérable brigand… Heep. Pas un mot de plus… jusque-là… Et je vous quitte, sentant l’impossibilité de vivre en so-