Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/179

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» — M. Micawber, » dis-je, « il vient de se produire dans cet homme un changement soudain qui m’assure qu’il est aux abois. Traitez-le selon son mérite. »

Mais Uriah, sans se déconcerter, reprit en s’essuyant le front :

« — On veut me ruiner ou me diffamer ; mais a-t-on bien calculé toutes les conséquences de ce complot ? me croit-on sans armes de défense ? on a suborné mon clerc ; le connaît-on bien, cet homme ? Micawber, je puis vous écraser quand je voudrai, battez en retraite, je vous le conseille ! Copperfield, vous n’ignorez pas, vous, que j’ai tiré le misérable de la boue ; il est vrai que vous avez été vous-même moins que lui encore, avant qu’une âme charitable eût pitié de vous ?… Miss Trotwood, je vous engage à arrêter ceci… ou je pourrai bien, moi, arrêter votre mari… Je sais votre histoire et j’en tirerai parti, ma vieille dame ! Quant à vous, Miss Wickfield, si vous aimez votre père, vous ferez sagement de ne pas vous associer à une pareille coalition, j’ai dans les mains de quoi le perdre… Ah ! où est ma mère ? » ajouta-t-il en s’apercevant soudain de l’absence de Traddles et agitant le cordon de la sonnette.