Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/180

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« — Voici Mrs Heep, Monsieur, » dit Traddles qui justement revenait avec la digne mère de ce digne fils. « — La voici, j’ai pris la liberté de me faire connaître à elle. 

» — Et qui êtes-vous, » répliqua Uriah, « pour vous faire connaître, et que voulez-vous ici ? 

» — Monsieur, » dit Traddles avec le ton officiel d’un homme d’affaires, « je suis le chargé de pouvoirs et l’agent légal de M. Wickfield. J’ai dans ma poche une procuration en règle pour le représenter. 

» — Le vieil imbécile n’a plus sa tête à lui, » dit Uriah dont la laideur devenait horrible ; « vous aurez pris avantage d’une de ses heures d’ivresse, pour lui faire signer frauduleusement l’acte que vous prétendez avoir. 

» — Oui » je sais, » dit Traddles avec un sang-froid désespérant pour Uriah, « que l’on a fait signer frauduleusement quelque chose à M. Wickfield ; vous le savez aussi, M. Heep, nous en référerons, s’il vous plaît, à M. Micawber. 

» — Mon cher Ury ! » s’écria Mrs Heep avec un geste d’inquiétude.

« — Ma mère, retenez votre langue, » lui dit Uriah en l’interrompant, « moins vous parlerez, mieux cela vaudra.