Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/191

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j’ai fait a été fait pour l’Angleterre, mes foyers et la beauté. 

xx » Restant toujours, etc., 

» Wilkins Micawber. »

Quelque burlesque que fût, chez M. Micawber, cette manie d’entasser solennellement phrases sur phrases et mots sur mots, je dois dire que ce n’était pas une manie particulière à lui. Je l’ai observée, dans le cours de ma vie, chez nombre d’individus ; elle me semble être une manie générale. Voyez, par exemple, les témoins qui viennent déposer en justice ; comme la plupart se complaisent à exprimer une idée par une accumulation de termes synonymes ! ils haïssent, ils délestent, ils exècrent, etc. Les anciens anathèmes étaient rédigés d’après ce principe. Nous parlons de la tyrannie des mots, mais nous tyrannisons les mots à notre tour ; nous aimons à en avoir un cortège superflu à nos ordres, pour les grandes occasions ; nous pensons que cela sonne bien et donne de l’importance. Quant au sens de nos mots, c’est comme le sens de notre livrée : qu’importe le sens ? C’est une affaire de parade et d’ostentation.

Très ému, mais très satisfait de lui-même,