Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/192

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M. Micawber plia sa lettre, et l’ayant remise sous l’enveloppe, l’offrit respectueusement à ma tante, comme quelque chose qu’elle devait être enchantée de conserver.

Cependant Uriah, tout en écoutant le lecteur, était évidemment préoccupé d’une idée ; plus d’une fois il avait tourné les yeux vers l’armoire de fer que je crois avoir autrefois décrite avec les autres meubles de l’étude. Quand son dénonciateur eut terminé, il se dirigea vers cette armoire ; la clé était après : il l’ouvrit précipitamment ; l’armoire était vide.

« — Où sont les registres ? » s’écria-t-il avec des regards effarés. « Quelque voleur a dérobé les registres. 

» — C’est moi, » répondit M. Micawber en se donnant un petit coup à lui-même sur ses doigts avec la règle ; « c’est moi, ce matin, après vous avoir demandé la clé comme de coutume mais un peu de meilleure heure.

» — Soyez sans inquiétude, » dit Traddles, « ces registres sont en ma possession ; j’en aurai soin dans l’intérêt de celui dont j’ai reçu les pouvoirs. »

Mais quel fut mon étonnement de voir ma tante, jusque-là calme et immobile, s’élancer