Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/193

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tout-à-coup sur Uriah Heep et le saisir au collet avec les deux mains.

« — Vous savez ce qu’il me faut ? » lui dit ma tante.

» — Une camisole de force, » répondit Uriah. 

» — Non, ce qui m’appartient… Agnès, ma chère amie, tant que j’ai cru que ma fortune m’avait été réellement enlevée par votre père, je n’aurais jamais… pas même à Trot, vous le savez… soufflé un mot qui fit présumer que c’était ici qu’elle avait été mise en dépôt. Mais, à présent que je sais que ce coquin en est responsable, il me la faut ; Trot, faites-la lui rendre. »

On eût pu s’imaginer que ma tante supposait que sa fortune était dans la cravate d’Uriah, tant elle s’y cramponnait, au risque de l’étrangler. Je m’interposai pour l’assurer qu’on lui ferait restituer tout ce qu’il avait mal acquis. Ma tante s’apaisa après réflexion, mais sans paraître déconcertée de ce qu’elle avait fait en cédant à un premier mouvement.

De nouveau alors, la mère d’Uriah, qu’il ne put forcer plus long-temps à rester tranquille et muette auprès de lui, se jeta successivement