Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/207

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mon ami, ce n’est pas un caprice, ce n’est pas une folle idée… J’ai besoin sérieusement, très sérieusement, de la voir. 

» — J’en suis certain. Je n’ai qu’à lui écrire, et elle viendra. 

» — Vous êtes bien seul, à présent, Davy, quand vous êtes en bas ? » me dit Dora à demi-voix en passant un bras autour du cou.

« — Comment pourrait-il en être autrement, ma bien-aimée, quand je vois votre fauteuil vide. 

» — Mon fauteuil vide ! Et je vous fais faute réellement, Davy : votre petite Dora, si légère et si folle, vous ferait faute ! 

» — Ma chère amie, et qui donc me ferait faute sur la terre, si ce n’est vous ? 

» — Oh ! mon mari bien-aimé, je me sens à la fois si contente et si triste ! » — Elle m’embrasse tendrement, sourit, soupire, et puis me répète : « Non, non, je suis tout-à-fait heureuse… Seulement écrivez à Agnès et dites-lui que j’ai besoin, sérieusement besoin de la voir… C’est tout ce que je désire. 

» — Excepté aussi de vous rétablir. 

» — Ah ! Davy, quelquefois je pense… (vous savez que je fus toujours une pauvre petite sotte…) que cela n’arrivera jamais.