Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/213

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mains et soulève sa tête appesantie en me regardant avec ses yeux à demi éteints.

« — Ô Jip ! c’est possible… Jamais plus, peut-être. »

Il s’étend à mes pieds, se retourne comme pour s’endormir, et, avec un cri plaintif, il expire. — Agnès se montre sur la porte.

« — Ô Agnès ! regardez, regardez ici ! »

Mais, Agnès, pourquoi sur votre visage tant de pâleur et de douleur ? Pourquoi ces torrents de larmes, cet appel muet, cette main solennellement levée vers le ciel !

« — Agnès ? »

C’est fini. Une sombre nuit se forme devant mes yeux, et, pendant un temps, toutes choses sont effacées de ma mémoire.

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CHAPITRE XII.

Conséquences de l’explosion de M. Micawber


Ce n’est pas en ce moment que je pourrais décrire l’accablement de mon âme sous le poids de sa douleur. J’en vins à penser que l’avenir était muré devant moi, que l’activité énergique de ma vie s’était éteinte, que je ne trouverais plus de refuge que dans la tombe. J’en vins à penser cela, dis-je, mais non dans