Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/215

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siblement que je n’en sais pas davantage.

Je me rappelai alors mon ancienne habitude d’associer Agnès avec l’image de la madone des vitraux d’église, et je crus reconnaître le pressentiment prophétique de ce qu’elle devait être pour moi à l’heure de l’infortune ! En effet, depuis le moment cruel où elle m’apparut avec sa main levée vers le ciel, elle fut comme la vierge du bon secours dans ma maison solitaire. Quand l’ange de la mort y était descendu, c’était, me dit-on plus tard, sur son sein et en souriant que ma femme-enfant avait fermé les yeux. Et moi, en revenant de mon évanouissement, ce fut elle que je vis aussi à mon côté, versant des larmes sympathiques, m’adressant des paroles d’espérance, se penchant sur moi avec l’expression d’une pitié céleste, calmant enfin mon cœur insoumis, prêt à se révolter contre la Providence.

Je poursuis mon récit :

Je devais voyager ; — cela semblait avoir été décidé entre nous tous dès le commencement. La terre couvrait tout ce qu’il y avait de périssable dans ma chère Dora. Je n’attendais donc plus que le départ des émigrants et ce que M. Micawber appelait la finale pulvérisation d’Uriah Heep.