Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/216

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À la demande de Traddles, le plus affectueux et le plus tendre des amis dans ma détresse, nous retournâmes à Cantorbéry : je veux dire ma tante, Agnès et moi. M. Micawber nous avait donné rendez-vous à sa maison, où nous nous transportâmes tout droit. Tantôt chez M. Micawber, tantôt chez M. Wickfield, mon ami n’avait cessé de travailler assidûment. En me voyant entrer vêtu de deuil, la pauvre Mrs Micawber fut péniblement affectée ; elle avait un bon cœur qui survivait à toutes les péripéties de son existence tourmentée.

« — Eh bien ! M. et Mrs Micawber, avez-vous réfléchi, je vous prie, à ma proposition d’émigration ? » Telle fut la première phrase de ma tante après que nous nous fûmes assis.

« — Ma chère Madame, » répondit M. Micawber, » pour exprimer la conclusion à laquelle nous somme arrivés tous ensemble et chacun séparément, Mrs Micawber, votre humble serviteur, et j’ajouterai nos enfants… peut-être ne puis-je mieux faire que d’emprunter le langage de l’illustre poète, Thomas Moore :

« Notre chaloupe est au rivage 
» Et notre barque est à la mer[1]. »

  1. « Our boat is on the shore
    » And our bark is on the sea. »