Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/219

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

viers de les remplacer volontairement, et moi-même je me suis occupé, la semaine dernière, de l’art de la boulangerie. 

» — On ne peut mieux ! » dit ma tante avec un air d’encourageante approbation ; « mais Mrs Micawber… elle n’est pas restée non plus oisive, je suppose ? 

» — Ma chère Madame, » répondit Mrs Micawber, « j’avoue que je ne me suis occupée ni d’agriculture, ni de l’élève des troupeaux, quoique je n’ignore pas que l’une et l’autre réclameront mes soins, une fois établie sur ces lointains rivages. Mais les heures dont j’ai pu disposer après avoir vaqué à mon ménage et à mes devoirs de famille, ont été employées à correspondre avec mes parents… Il m’a semblé, mon cher Copperfield (s’adressant à moi par une vieille habitude), que le moment était venu d’oublier le passé de part et d’autre, afin que M. Micawber tendit la main à mes parents et que mes parents tendissent la main à M. Micawber. 

» — Je le pense comme vous, » lui dis-je.

« — Malheureusement, » reprit-elle, « il y a entre eux un gouffre à franchir… Je soupçonne mes chers parents de s’imaginer qu’en cette circonstance M. Micawber ferait volon-