Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/220

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tiers de leurs noms… un tout autre emploi que de les donner sur les fonts baptismaux à nos enfants. En un mot, ils redoutent de voir ces noms à l’endos d’une lettre de change et négociés à la Bourse.

» — En vérité ! » s’écria ma tante avec sa brusque spontanéité et provoquée par l’air de pénétration que prenait Mrs Micawber ; « après tout, je ne serais pas surprise que vous eussiez deviné ! 

» — Ma chère, » dit ici M. Micawber en intervenant, « ne me forcez pas de m’expliquer catégoriquement sur vos chers parents. 

» — M. Micawber ! » s’écria sa femme, « arrêtez : ils ne vous ont jamais compris et vous le les avez jamais compris vous-même. »

M. Micawber fit entendre une petite toux.

« — Oui, » répéta Mrs Micawber, « ils ne vous ont jamais compris : c’est là leur malheur et il faut les plaindre. Ne me dites pas le contraire, je vous en prie. 

» — Comme vous voudrez, ma chère Emma, » dit M. Micawber, « et j’ajoute que s’ils répondent enfin à vos lettres, ce dont je doute, ce n’est pas moi qui mettrai des barrières à la réconciliation ! »

Cette discussion étant ainsi écartée, les