Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/22

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était allé, la veille, dîner en ville, et qu’il avait voulu conduire lui-même le phaéton jusqu’à Norwood après avoir fait partir son groom par la voiture publique, comme il faisait quelquefois. Or, le phaéton était retourné à Norwood sans lui. Les chevaux s’étaient arrêtés devant la porte de l’écurie. Le palefrenier était accouru avec sa lanterne. Personne dans la voiture.

« — Les chevaux s’étaient-ils emportés ? 

» — Les chevaux, » reprit Tiffey, « n’étaient pas en transpiration, ou du moins pas plus que s’ils étaient revenus au pas ordinaire. Les rênes étaient rompues, mais avaient traîné par terre. L’alarme fut donnée à la maison. Trois domestiques, déjà couchés, se levèrent et parcoururent la route. Ils trouvèrent leur maître à la distance d’un mille.

» — Plus d’un mille, Monsieur Tiffey, » interrompit un des plus jeunes clercs.

« — Oui, je crois que vous avez raison, » dit Tiffey, « à plus d’un mille, près de l’église… étendu en partie sur le chemin, en partie sur le revers du fossé, la face contre le sol. Était-il tombé dans un accès d’apoplexie ? était-il descendu en sentant l’accès venir ? était-il tombé de la voiture déjà mort ?… On l’ignore.