Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/221

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époux Micawber jetèrent un coup d’œil sur la pile de registres et de papiers qui encombraient la table ; ils déclarèrent qu’ils allaient nous laisser et se retirèrent avec un air de gravité cérémonieuse.

Quand ils furent sortis : « — Mon cher Copperfield, » dit Traddles penché sur son fauteuil et me regardant avec des larmes dans les yeux, « je ne m’excuserai pas si je vous parle affaires, parce que je sais quel intérêt vous portez à celle-ci, et que c’est un moyen de vous distraire. Mon cher David, j’espère donc que vous êtes en état de m’écouter.

» — Je vous écoute avec attention, » répondis-je ; « il s’agira d’abord de ma tante, n’est-ce pas ? nous devons penser à elle… si elle a pensé aux autres ? 

» — Assurément, assurément, « dit Traddles, « qui peut l’oublier ? 

» — Mais ce n’est pas tout, » repris-je ; « pendant la dernière quinzaine, un nouveau souci s’est emparé d’elle ; elle a, chaque jour, fait de continuelles absences, sortant le matin de bonne heure, ne rentrant que tard. Hier encore, mon cher Traddles, quoique sachant que nous devions partir aujourd’hui pour Cantorbéry, elle n’est revenue chez elle qu’un