Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/224

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

les papiers sur la table, « après avoir compté nos fonds, remis en ordre tout ce qui était resté confus sans intention et ce qu’on avait à dessein embrouillé ou falsifié, nous considérons comme un fait très facile à démontrer que M. Wickfield pourrait reprendre la suite de ses affaires sans perte ni déficit. 

» Ah ! Dieu soit loué ! » s’écria Agnès.

« — Mais, » dit Traddles, « il lui restera si peu de chose, en supposant même la vente de sa maison, qu’il serait peut-être sage à lui de conserver l’agence du domaine dont il a si long-temps perçu les rentes. C’est une question sur laquelle ses amis et sa fille pourront être consultés.

» — J’y ai pensé, » répondit Agnès, « et je sens que cela ne peut ni ne doit être, malgré l’avis même d’un ami à qui je suis si reconnaissante et à qui je dois tant ; non, mon cher M. Traddles, non, mon cher Trotwood ; mon père une fois libéré, et libéré avec honneur, que puis-je désirer de plus ? J’ai toujours aspiré à une chose, si une fois je parvenais à l’affranchir des liens qui l’enchaînaient… c’est de lui payer une faible partie de l’amour et des soins dont je lui suis redevable, c’est de lui dévouer ma vie. Telle a été, depuis des