Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/235

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mais pensé qu’il n’était pas juste que vous eussiez un chagrin ou une inquiétude dont je n’aurais pas ma part, c’est à présent.

» — Vous avez eu assez de vos propres peines depuis quelque temps, mon cher David, » me répondit-elle, « sans qu’il soit besoin d’y ajouter mes petites misères. Je n’ai pas eu d’autre motif, Trot, en vous cachant quelque chose.

» — Je le sais bien, » dis-je ; « mais, je vous en prie, parlez.

» — Voulez-vous faire une petite course en voiture avec moi demain matin ? » demanda ma tante.

« — J’en serai bien aise. 

» — Demain, à neuf heures, » dit-elle. « Je vous raconterai tout, mon cher David. »

En conséquence à neuf heures, nous montâmes dans une voiture de louage et nous nous dirigeâmes vers Londres. Après avoir traversé plusieurs rues, nous nous arrêtâmes devant un hôpital. À quelques pas de la porte stationnait un corbillard très simple. Le cocher reconnut ma tante, et, obéissant à un signe de sa main qu’elle lui fit par la portière de notre voiture, il se mit en marche. Nous le suivîmes.