Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/237

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souviens très bien, et où le corps fut confié à la fosse après les prières d’usage.

« — Mon cher David, » me dit ma tante pendant que nous retournions à notre voiture, « il y a trente-six ans aujourd’hui que je fus mariée. Que Dieu nous pardonne à tous ! »

Nous reprîmes en silence le chemin de Highgate, et ma tante tint long-temps ma main serrée dans la sienne. Enfin, elle fondit soudain en larmes, et me dit :

« — C’était un homme de fort bonne mine quand je l’épousai, Trot… Ah ! qu’il était changé ! ».

Après ces larmes, qui furent pour elle un grand soulagement, ma tante retrouva son sang-froid et prétendit avoir seulement les nerfs très agités :

« — Dieu nous pardonne à tous ! » reprit-elle.

En arrivant au cottage, nous trouvâmes la lettre suivante de M. Micawber ; elle avait été apportée par le courrier du matin :

« Cantorbéry, vendredi.


« Ma chère Madame et mon cher Copperfield,

« La belle terre promise, naguère si resplendissante à l’horizon, est encore enve-