Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/242

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amis. Vous êtes leur champion, l’avocat de leurs droits : désirez-vous savoir ce qu’on a appris sur elle ? 

» — Oui, » répondis-je.

Elle se leva, toujours avec son air dédaigneux, et, faisant quelques pas du côté d’une haie de houx qui séparait la pelouse du jardin potager, elle dit d’une voix plus forte : Venez ici ! comme si elle appelait quelque créature immonde.

« — J’espère que vous réprimerez, » me dit-elle en se retournant vers moi, « toute démonstration de colère et de vengeance, M. Copperfield ? »

Je fis un salut d’assentiment sans la comprendre, et elle répéta : Venez ! Un moment après parut le respectable M. Littimer qui, avec son air habituel, ôta son chapeau en me regardant et se tint debout derrière le siège de Miss Dartle. La malignité souriante et l’amer triomphe qu’exprima la physionomie de cette jeune femme, me parurent dignes d’une cruelle princesse des légendes populaires.

« — Maintenant, » dit-elle impérieusement à Littimer sans le regarder et un doigt sur sa cicatrice, dont je remarquai les battements précipités, qui, cette fois peut-être, étaient