Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/243

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causés plutôt par une émotion de plaisir que de peine ; « maintenant, racontez les faits à M. Copperfield. 

» — M. James et moi, Madame… 

» — Ne vous adressez pas à moi, » dit-elle en l’interrompant avec un froncement de ses sourcils.

« — M. James et moi, Monsieur…

» — Ni à moi, s’il vous plaît, » dis-je.

M. Littimer, nullement déconcerté, exprima par une légère révérence que ce qui nous convenait lui convenait aussi, et il recommença son récit en ces termes :

« — M. James et moi nous avons voyagé sur le continent avec la jeune femme, depuis le jour où elle quitta Yarmouth sous la protection de M. James. Nous avons vu beaucoup de pays et beaucoup de villes. Nous avons été en France, en Suisse, en Italie, un peu partout… M. James était extraordinairement amoureux de la jeune femme et il s’est montré plus-fidèle à cet attachement qu’à aucun de ceux que je lui ai connus depuis que je suis à son service. La jeune femme était très susceptible d’éducation ; elle s’était appliquée à apprendre et à parler les langues. Ce n’était plus la petite fille de province. Je remar-