Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/244

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quai qu’on l’admirait partout où nous allions. ».

Ici Miss Dartle mit une main sur son cœur, et je surpris Littimer qui la regardait en se souriant à lui-même.

« — Oui, » reprit-il, « on admirait beaucoup la jeune femme ; ses toilettes, son teint, les soins dont M. James l’entourait, oui, tout cela et le reste attiraient l’attention sur elle. »

Littimer fit une pause ; Miss Dartle promena un regard distrait du côté de l’horizon qui se déroulait sous la terrasse, et elle se mordit les lèvres. Littimer, changeant le point d’appui de son attitude et avançant sa respectable tête légèrement inclinée sur l’épaule, continua :

« — Tout alla bien quelque temps entre M. James et la jeune femme, jusqu’à ce que celle-ci s’étant livrée à des accès de mélancolie, commença à fatiguer M. James, qui s’occupait beaucoup moins d’elle. La jeune femme s’en aperçut ; elle devint de plus en plus triste, et, par suite, M. James la négligea de plus en plus. Cependant, si on se boudait, on se réconciliait ensuite, et malgré quelques bourrasques dont j’avais les contre-coups, moi, placé entre l’un et l’autre, la bonne harmonie avait déjà duré assez long-temps pour surprendre tout le monde. ».