Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/250

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homme dans cette funeste histoire, et comme j’en instruirai celui qui a servi de père à l’infortunée depuis son enfance, je lui recommande d’éviter de trop se montrer en public. »

Il s’était arrêté pour m’écouter avec son calme habituel, et il me répondit : 

« — Je vous remercie, Monsieur ; mais excusez-moi si je dis, Monsieur, qu’il n’y a dans ce pays ni esclaves ni meneurs d’esclaves, et qu’il n’est pas permis de se faire justice soi-même. Ceux qui le font… c’est à leurs risques et périls. Par conséquent, je n’aurai pas peur, Monsieur, d’aller partout où il me plaira d’aller. »

Là-dessus, il me fit un salut, puis un autre à Miss Dartle, et se retira par le passage pratiqué à travers la haie de houx. Miss Dartle et moi nous restâmes là quelques moments à nous regarder en silence. La physionomie de Miss Dartle était la même que lorsqu’elle avait appelé Littimer.

« — Il nous a dit encore, » reprit-elle, « que son maître est sur les côtes d’Espagne, où il se livre à son goût pour la mer. Peu vous importe, sans doute. Entre ces deux orgueilleuses personnes, la mère et le fils, la brèche est plus large que jamais, et ils se ressemblent