Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/252

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je n’en fus que plus touché de reconnaître qu’elle conservait encore le souvenir ineffaçable de ma tendre amitié pour son fils. Il s’était fait en elle un grand changement ; sa taille était moins droite, les rides sillonnaient son visage, et ses cheveux avaient blanchi. Mais, quand elle s’assit, elle me parut belle encore, et je vis les yeux de la mère briller du même regard noble qui m’avait fasciné par les yeux du fils jusque dans mes songes d’écolier.

« — M. Copperfield est-il informé de tout ? 

» — Oui.

» — Et a-t-il entendu Littimer lui-même ? 

» — Oui, et je lui ai appris pourquoi vous l’aviez désiré. 

» — Je vous remercie, Rosa… Monsieur, me dit ensuite Mrs Steerforth, il y a eu une courte correspondance entre moi et votre ancien ami, mais rien n’a pu réveiller le sentiment de son devoir filial. En désirant vous voir, je n’ai eu d’autre but que celui dont vous a parlé Rosa. Si le brave homme que vous amenâtes ici (je le plains et je ne saurais faire davantage) peut être consolé par ce que nous ferons pour empêcher mon fils de tomber de nouveau dans les pièges d’une adroite ennemie… j’en serai bien aise.