Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/253

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» — Madame, » dis-je respectueusement, « je comprends. Mais, rassurez-vous ; car, je dois vous le déclarer à vous-même, je connais intimement toute cette famille. C’est vous qui vous méprenez étrangement, Madame, en supposant que la jeune fille, si outrageusement trompée, n’est pas cruellement guérie de son illusion et qu’elle n’aimerait pas mieux mourir de mille morts que de recevoir désormais un verre d’eau de la main de votre fils. »

Mrs Steerforth se leva et dit à Miss Dartle qui voulait intervenir :

« — Non, non, Rosa, c’est assez, ne répliquez pas… Monsieur, vous êtes marié, à ce que j’ai appris ? » 

Je répondis que je l’étais depuis quelque temps.

« — Et vous êtes en chemin de devenir illustre, à ce qu’on m’a appris encore, car je vis bien solitaire. 

» — Madame, j’ai été heureux sous ce rapport, et l’on a bien voulu associer quelques éloges à mon nom. 

» — Vous n’avez plus de mère ? » ajouta Mrs Steerforth d’une voix radoucie.

« — Non, Madame.

» — C’est malheureux, » reprit-elle… « une