Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/257

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ajouta-t-il ; « car ce que vous venez de me communiquer me confirme encore, je ne sais comment, dans la foi que j’ai en son retour. Elle n’est plus avec lui… il est probable, trop probable, qu’elle se dirigera sur Londres… Hélas ! où une jeune fille égarée achève-t-elle fatalement de se perdre, si ce n’est dans cette vaste cité ? où celle qui n’ose plus retourner sous le toit de sa famille espérerait-elle pouvoir mieux cacher sa honte ?… 

» — Je pense comme vous, » lui dis-je ; « c’est pourquoi je suis venu vous communiquer, outre mes nouvelles, une idée qui m’occupe depuis hier. Il existe à Londres une personne qui peut nous aider à découvrir l’infortunée, si sa destinée l’y conduit… Ayez le courage de m’entendre, Monsieur Daniel… n’oubliez pas quel est le but sacré que nous poursuivons… Vous vous rappelez Martha ?… 

» — Martha Endell, de Yarmouth ? » répondit-il avec une expression de physionomie qui trahissait l’impression pénible que ce nom produisait sur lui.

J’ai déjà parlé de Martha Endell, qui avait été, en même temps qu’Émilie, une des ouvrières de M. Omer et son amie à l’école. Enlevée par un séducteur, puis abandonnée