Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/258

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par lui, elle était, revenue à Yarmouth pour s’y voir repoussée avec outrage et mépris. M. Daniel Peggoty ne s’était pas montré plus indulgent que les autres pour Martha Endell, et j’ai dit qu’il avait fallu qu’Émilie prit une voie détournée pour donner à son ancienne compagne des paroles de compassion et quelques secours.

« — Martha Endell est à Londres ! » lui dis-je.

« — Je l’ai vue, » me répondit M. Peggoty avec un frisson. 

« — Mais vous ignorez que, long-temps avant qu’Émilie partît de Yarmouth, elle avait été charitable pour Martha, d’accord avec Cham, et, si elle venait à Londres, n’est-il pas à présumer qu’elle y chercherait son ancienne compagne ?…

» — M. Davy, vous avez raison, il faut parler à cette fille, lui parler d’Émilie. Ah ! il fut un temps où elle eût été, pour moi, comme la boue que mon Émilie foulait aux pieds… Dieu me pardonne !… Mais la nuit est venue : voulez-vous, sortir avec moi, M. Davy ? 

» — J’allais vous le proposer, » lui dis-je.

Sans paraître l’observer, je vis avec quel soin il mettait tout en ordre dans sa chambre