Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/259

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préparait une lumière, arrangeait le lit, et enfin tirait d’un tiroir un costume de femme (que je reconnus avoir été porté par Émilie) ; je n’eus pas l’air de faire attention à ce costume proprement plié qu’il déposait sur une chaise.

En descendant l’escalier, je lui demandai des nouvelles de Cham, et il me dit qu’il était toujours le même, supportant tranquillement la vie, sans se plaindre, sans murmurer, chéri de tous.

Nous suivîmes, depuis Hungerford-Market, cette longue artère de Londres qu’on appelle le Strand, jusqu’à Temple-Bar, que nous franchîmes pour parcourir les quartiers de la Cité où j’avais plusieurs fois rencontré Martha Endell. Aux abords du pont de Blackfriars, M. Daniel fut le premier à me désigner une femme qui cheminait solitaire sur le trottoir parallèle à celui où nous étions. Je reconnus celle à qui nous désirions parler, et traversai la rue pour la joindre… Nous avait-elle aussi vus et reconnus ?… car au même instant elle hâtait le pas. Nous ne pûmes l’atteindre que sur le parapet du pont, et, lorsque ma main saisit son bras, elle se retourna en poussant un cri. À l’accent de cette voix, au trouble de sa phy-