Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/262

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née depuis long-temps dans mon cœur ! À compter d’aujourd’hui, la chambre que je vais occuper encore n’est pas la mienne, mais celle d’Émilie. Si elle vient m’y trouver, ce qui est probable, ne serait-ce que pour y savoir des nouvelles de Yarmouth, elle y sera chez elle pendant que je courrai vous prévenir de son arrivée. »

Nous la quittâmes après lui avoir laissé nos deux adresses, doutant aussi peu d’elle que si c’était une sainte qui nous eût dit : « Fiez-vous à moi. »

Plusieurs semaines s’écoulèrent sans que je revisse Martha ; mais M. Peggoty continuait d’être en communication avec elle. Bientôt la mort franchit le seuil de ma demeure, et au milieu des lugubres images qui en peuplèrent la solitude, je me figurai de nouveau qu’Émilie aussi avait cessé de vivre et que M. Peggoty s’était flatté d’une vaine espérance ; lui, cependant, inébranlable dans sa foi au retour de la fugitive, il l’attendait toujours.

J’étais un matin, avec ma tante, dans son jardin, lorsqu’on me remit un billet contenant ces lignes, signées des initiales R. D., sans lesquelles j’aurais bien reconnu le style de Rosa Dartle :