Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/263

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« Le respectable hypocrite que nous vous fîmes entendre a gagné son argent. Hier, il avait retrouvé les traces de la vile créature dont vous êtes le féal champion ; mais, avant de vous écrire, j’avais voulu m’assurer, par moi-même, que c’était bien elle, et peut-être aussi, je l’avoue, me donner le plaisir de l’humilier de mon mépris… Je suis arrivée trop tard ; j’ai à peine aperçu cette odieuse idole de James Steerforth, que déjà l’insolent marinier de Yarmouth l’emportait dans ses bras jusqu’à la voiture de place qui les a emmenés tous deux je ne sais où. Nous avons quelques motifs de croire que le Littimer employé par nous à découvrir cette misérable, agissait en même temps dans un autre intérêt : James Steerforth revient aussi de la côte d’Espagne. Que la vile créature et ses amis n’oublient pas qu’elle ne pourrait impunément lui inspirer un second caprice… Vous avez vous-même déclaré que l’oncle et la nièce avaient renoncé à cette proie de haute volée. Si le refus d’épouser le valet cachait l’arrière-pensée de voir revenir le maître à ses pieds, je n’arriverais plus trop tard cette fois, je vous le jure. »

» R. D. »