Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/276

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rait du chantier. Pendant toute cette journée, M. Peggoty, qui avait dormi dans son hamac — après avoir éteint pour la première fois depuis long-temps la lumière placée à la fenêtre, — s’occupa de mettre à part tout ce qu’il voulait envoyer à Londres, ayant décidé de vendre le reste ou de le donner à Mrs Gummidge. Celle-ci l’aida du matin au soir et, sur les six heures, je me dirigeai du côté du chantier. L’expression de la physionomie de Cham ne m’avait pas trompé la veille. Cham vint à moi du plus loin qu’il m’aperçut et me dit en baissant les yeux :

« — M. Davy, l’avez-vous vue ?

» — Non, » lui répondis-je.

« — La verrez-vous, M. Davy ? 

» — Cela lui serait peut-être trop pénible. 

» — Oui, je le crains, » dit—il.

« — Mais Cham, mon ami, s’il était quelque chose que vous voulussiez lui faire savoir, je pourrais le lui écrire : ce serait pour moi une mission sacrée.

» — J’en suis certain. Merci, M. Davy… » et, après que nous eûmes quelque temps marché ensemble en silence : « — Je voudrais qu’elle sût, » reprit-il, « que je lui pardonne… ou plutôt que je la supplie de me pardonner