Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/284

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

devais remettre ou faire remettre à Émilie lorsque je prendrais congé de M. Daniel. Je pensai qu’il serait mieux de ne pas attendre ce moment suprême, afin qu’Émilie eût le temps, si elle le désirait, d’écrire elle-même quelques lignes d’adieu à l’infortuné, dont la résignation, m’assurait ma vieille bonne, ne s’était pas démentie depuis ma dernière entrevue avec lui sur la plage d’Yarmouth.

Je m’assis donc à mon bureau avant de me coucher, et, dans une lettre aussi simple que possible, sans chercher aucune phrase, je rendis fidèlement les propres paroles de Cham. Ma lettre finie et cachetée, je la descendis pour qu’elle fût portée le lendemain matin à l’adresse de M. Peggoty, et, par un billet sous la même enveloppe, je priai celui-ci de la remettre à sa nièce.

Plus faible alors de santé que je ne me figurais l’être, je ne m’endormis qu’au point du jour, et il était tard quand je me sentis réveillé par la présence muette de ma tante auprès de mon lit. Je sentis dans mon sommeil qu’elle était là, et c’est une sensation qui n’est pas inconnue, je suppose, à d’autres.

« — Trot, mon cher ami, » me dit-elle dès que j’ouvris les yeux, « je n’ai pu prendre