Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/297

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sein de la grande cheminée et placée près de la porte. Une jolie fille qui se couvrait les oreilles avec son tablier, se mit à crier, me prenant pour un spectre ; mais les autres eurent plus de présence d’esprit et furent charmés de se voir un de plus. Je sus bientôt quelle était la conversation interrompue par mon apparition soudaine… On me demanda si je pensais que les âmes des hommes d’équipage des navires naufragés la veille parcouraient les airs sur les ailes de la tempête ?

Je dus rester là environ deux heures. Une fois j’ouvris la porte de la cour et allai donner un coup d’œil à la rue. Le sable, les herbes marines, les flocons d’écume voltigeaient de tous côtés : je fus obligé d’appeler à mon aide pour refermer la porte contre le vent.

Je remontai alors dans ma chambre : les ténèbres y régnaient, des ténèbres lugubres ; mais, cette fois, j’étais fatigué tout de bon, et, m’étant remis au lit, je tombai du haut d’une tour au fond d’un précipice… dans le rêve que je fis. C’était le vent qui causait cette horrible chute, et dans tous les autres rêves que je fis cette nuit-là, le vent soufflait toujours. Ce dernier rapport entre mes visions et la réalité