Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/298

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n’existait plus cependant lorsque je me trouvai avec deux amis, deux amis que je n’aurais pu nommer, au siège d’une ville canonnée par de la grosse artillerie.

Le tonnerre du canon était si assourdissant, que je ne pouvais entendre quelque chose que j’aurais beaucoup désiré entendre, et l’impatience me réveilla. Il était grand jour… huit ou neuf heures du matin. Au lieu de la canonnade, c’était la tempête qui rugissait toujours. Quelqu’un frappait et appelait à ma porte.

« — Qu’y a-t-il ? » demandai-je ?

« — Un naufrage tout près d’ici. »

Je sautai en bas du lit et m’écriai : « Quel naufrage ? 

» — Celui d’un schooner venant d’Espagne ou de Portugal, chargé de fruits et de vins. Dépêchez-vous, Monsieur, si vous voulez le voir. On pense, sur la plage, que le navire va être bientôt fracassé. » 

La même voix répéta la même chose tout le long de l’escalier : je m’habillai au plus vite, et courus dans la rue.

Devant moi bien d’autres couraient aussi, et tous dans la même direction, celle de la plage. Je n’en arrivai pas moins un des pre-