Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/306

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La consternation était sur tous les visages…

On dépose à mes pieds Cham, insensible, sans vie ; on le porte ensuite à la maison la plus voisine, et là, personne ne m’empêche plus de demeurer à ses côtés, tandis qu’on emploie tous les moyens pour le ranimer. Mais la vague l’avait frappé à mort, son cœur généreux avait à jamais cessé de battre.

J’étais auprès du lit où il était étendu ; on avait renoncé à tout espoir, c’en était fait, ce n’était plus qu’un cadavre : un pêcheur qui m’avait connu enfant, au temps où je parcourais la plage avec Émilie, entre et prononce tout bas mon nom sur le seuil de la porte.

« — Que me veut-on ? 

» — Monsieur, » me dit cet homme la pâleur au front et les lèvres tremblantes, « voudriez-vous venir ? »

Il avait connu aussi l’ami qui m’était apparu tout à l’heure, et, dans son regard, je retrouvais cet autre souvenir. Je m’appuyai sur le bras qu’il me tendit, et, terrifié, je lui demandai :

« — Un corps est-il abordé au rivage ? 

» — Oui, » dit-il.

« — Le corps de… ? » Je n’achevai pas, et le pécheur ne répondit