Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/318

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Peut-être le vîtes-vous, et vous n’en fûtes pas fâchée. Je ne suffisais pas plus à votre ambitieux orgueil qu’au sien, et, depuis lors, je suis restée entre vous deux comme un meuble inutile de votre maison… Gémissez, — oui, gémissez sur ce que vous avez fait de votre fils, mais non sur votre tendresse pour lui ; car je vous répète que je l’ai aimé plus que vous ne l’avez jamais aimé. »

À cette nouvelle apostrophe, la mère ne répondit encore que par un gémissement.

« — Miss Dartle, » dis-je, « si vous avez le cœur assez dur pour être sans pitié devant cette mère affligée… 

» — Et qui a pitié de moi ? » répliqua-t-elle en m’interrompant. « Elle récolte ce qu’elle a semé. 

» — Et quant à lui, » repris-je, « si ses torts… 

» — Des torts ! » s’écria-t-elle ; et, à ces mots, elle fondit en larmes. « Ses torts ! Qui ose l’accuser ? Ses amis ! Il valait mieux que tous ceux auxquels il daignait donner ce titre. 

» — Personne ne peut l’avoir aimé plus que moi, » dis-je ; « personne ne conserve de lui un plus tendre souvenir. Ce que je disais, c’est que si vous n’avez aucune pitié pour sa