Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/325

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

roastbeef de la vieille Angleterre… au Punch ! en un mot. En toute autre circonstance, je me ferais un scrupule d’implorer l’indulgence de Miss Trotwood et de Miss Wickfield, mais… 

» — Pour ce qui me concerne, » dit ma tante, « tout ce que je puis dire, c’est que je boirai à votre succès avec le plus grand plaisir, M. Micawber. 

» Et moi aussi, » dit Agnès avec un sourire.

M. Micawber descendit immédiatement au comptoir, où il paraissait tout-à-fait comme chez lui, et un quart d’heure après il remonta avec un bol fumant. Je remarquai qu’il avait pelé les citrons avec son grand couteau à fermoir, comme il convenait à un émigrant, et ce ne fut pas sans quelque ostentation qu’il l’essuya sur la manche de sa veste. Mrs et Miss Micawber étaient armées de couteaux analogues, et les enfants avaient leur cuiller de bois fixée par une ficelle à leur ceinture. Anticipant sur la vie du bord et celle du désert, M. Micawber, au lieu de verser le punch aux membres de sa famille et à lui-même dans des gobelets de métal, quoiqu’il n’en manquât pas sur le dressoir, remplit de la généreuse liqueur des timbales en étain que chacun tira