Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/326

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de sa poche et y remit soigneusement à la fin de la soirée.

« — Nous renonçons, » s’écria M. Micawber avec une glorieuse satisfaction, « aux délicatesses et au luxe de la mère-patrie ! les habitants des bois ne peuvent s’attendre à jouir des raffinements de la civilisation. »

Il fut interrompu par un petit garçon qui vint lui dire que quelqu’un l’attendait en bas.

« — J’ai un pressentiment, « dit Mrs Micawber, « que c’est un membre de ma famille. 

» — Si cela est, ma chère, » répondit M. Micawber toujours prompt à s’échauffer sur ce sujet, « comme le membre de votre famille, — quel qu’il soit ou quelle qu’elle soit, — nous a fait attendre assez long-temps, peut-être le susdit membre pourra, à son tour, attendre mes convenances. 

» — Mon cher, » dit sa femme d’un ton suppliant… « en un moment pareil… lorsque mas famille éprouve enfin le sentiment de ses torts et vous tend une main amie… qu’elle ne soit pas repoussée ! 

» Emma ! » s’écria M. Micawber avec magnanimité, « vous le voulez, je cède. Je ne saurais aller me jeter au cou de toute votre famille ; mais si celui de ses membres qui se