Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/328

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dette, chez le recors du voisinage qui avait effectué la capture. Je trouvai M. Micawber fixant un œil sombre sur l’agent de la loi ; mais, à ma vue, son visage redevint rayonnant. Heureux de venir rejoindre les siens au lieu d’aller à la prison pour dettes, il m’embrassa avec une touchante ferveur, puis, la lettre de change étant soldée, il en inscrivit le montant sur son calepin, — n’oubliant aucune fraction, ni même celle d’un demi-penny que j’avais oublié moi-même par inadvertance.

Ce calepin, qui contenait toutes les dettes dont se composait la fortune passée, présente et future de M. Micawber, en chiffres groupés avec autant d’art et d’imagination qu’en comporte l’alignement de ces petites figures, ce calepin lui rappela une autre transaction, et, à notre retour, il en détacha un feuillet : c’était le compte de Traddles, avec le capital et les intérêts composés pendant deux ans ; il le lui remit religieusement, pour lui prouver qu’il entendait s’acquitter avec lui à cette nouvelle échéance.

Mrs Micawber fut surprise quand son mari, ne voulant pas lui dire encore la vérité, lui certifia que c’était un étranger qui était venu lui parler affaires et l’avait retenu plus