Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/329

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long-temps qu’il ne l’eût pensé d’abord.

« — J’ai encore le pressentiment, » répondit-elle d’un air rêveur, « que ma famille paraîtra à bord avant notre départ définitif. 

» Si M. Micawber avait le même pressentiment, il l’exprima en se contentant de remplir sa timbale et de la vider sans rien dire.

« — Mrs Micawber, » dit ma tante, « si, dans la traversée, vous avez l’occasion d’écrire et d’envoyer des lettres en Angleterre, j’espère que nous recevrons de vos nouvelles. 

» — Ma chère Miss Trotwood, » répondit-elle, « je serai trop heureuse de penser qu’il existe quelqu’un à qui une lettre de moi fera plaisir, et je me promets de correspondre. M. Copperfield, j’aime à le croire, n’aura aucune objection à me permettre de l’entretenir quelquefois d’une amie qui l’a connu à une époque où mes deux jumeaux étaient encore suspendus à mon sein maternel. »

Je la priai de ne négliger aucune des occasions qui se présenteraient.

« — Il s’en présentera et beaucoup, grâce an ciel ! » dit M. Micawber ; « l’Océan, dans ce siècle, compte presque autant d’esquifs ou de navires que de vagues ; nous en rencontre-