Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/335

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qu’aux forgerons essuyant les taches du charbon et de la fumée sur leurs mains, tous les âges et toutes les professions semblaient entassés dans l’étroite enceinte des entreponts.

En promenant mes regards autour de moi, je crus voir assise dans un coin une femme qui ressemblait à Émilie, avec un des petits Micawber auprès d’elle ; elle attira mon attention parce qu’une autre femme la quittait en l’embrassant, et cette autre, calme au milieu de ce chaos, me rappela… Agnès ! mais elle disparut, et lorsqu’on nous avertit que tous ceux qui n’étaient pas du voyage devaient se retirer, je n’aperçus plus personne de ma connaissance, que ma vieille bonne sur un coffre, pleurant à chaudes larmes, et Mrs Gummidge qui, aidée d’une jeune femme en noir baissée à côté d’elle, mettait en place les bagages de M. Daniel Peggoty.

« — M. Davy, » me dit celui-ci, « est-ce tout ce que vous avez à me dire avant de nous séparer ? n’avez-vous rien oublié ? 

» — Pardonnez, » répondis-je, « et Martha ? » 

Il toucha l’épaule de la jeune femme en noir que je viens de mentionner, et elle se releva : c’était Martha.

« — Le ciel vous bénisse, excellent homme ! »