Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/352

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adieu aux émigrants de l’Australie, je me retrouvai à bord du paquebot qui me ramenait au sol natal, contemplant le même horizon et la même eau dorée par le soleil couchant.

Trois années ! trois années bientôt passées, et qui, cependant, m’avaient paru quelquefois bien longues, trois années au bout desquelles je revenais aimant toujours mon pays !… aimant Agnès plus encore… mais en me disant : « Elle n’est pas à moi… elle aurait pu être à moi… mais il est trop tard ! »

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CHAPITRE XIX.

Retour.


Je débarquai à Londres par une soirée d’automne. Après le coucher du soleil, le ciel était devenu pluvieux, et je vis en une minute plus de brume et de boue que je n’en avais vu en une année ; il me fallut aller à pied de la Douane jusqu’au Monument avant de trouver un fiacre, et, quoique les vieilles maisons du quartier m’apparussent comme d’anciennes amies, je fus forcé de convenir que c’étaient des amies fort sales extérieurement.

J’ai souvent fait cette remarque, — et tout le monde a dû la faire, — qu’il semblerait