Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/353

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qu’en quittant une ville que nous avons long-temps habitée, notre départ fût le signal de quelque changement : en mettant la tête à la portière du fiacre, je vis qu’en mon absence on avait abattu une antique maison sur la hauteur de Fish-Street, qui, depuis un siècle, n’avait oncques été touchée par le peintre, le charpentier ou le maçon. Une autre rue du voisinage, fameuse par son irrégularité et son insalubrité, avait été élargie et assainie. Je n’aurais pas été surpris, après de pareils travaux, si la cathédrale de Saint-Paul m’avait paru plus vieille.

J’étais mieux préparé à trouver quelques changements aussi dans la destinée de mes amis. Ma tante était retournée à son cottage de Douvres, et Traddles, trois mois après mon départ, avait commencé à avoir une petite clientèle. Il avait pris enfin une étude dans Gray’s-Inn, et ses dernières lettres m’annonçaient qu’il espérait être bientôt uni à celle qui était toujours « la meilleure fille du monde. »

On m’attendait en Angleterre avant la Noël ; mais on ne se doutait pas que je revinsse plus tôt. J’avais fait exprès de le laisser ignorer, afin de surprendre les uns et les autres. Ce-