Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/355

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Ce garçon, homme maigre, d’une quarantaine d’années, eut recours à un garçon de plus d’autorité que lui, à un vieillard corpulent, à double menton, en bas noirs et culotte noire, qui sortit d’une espèce de comptoir, assez semblable à un banc d’église, où il faisait société avec une caisse, un dictionnaire d’adresses, un annuaire judiciaire et autres livres ou registres.

« — M. Traddles, » répéta le garçon maigre, « n° 2, cour d’Holborn ? »

Le garçon bien portant et important écarta l’autre d’un geste, et se tourna vers moi d’un air grave.

« — Je demandais, » répétai-je, « si M. Traddles, au n° 2, dans la cour ici près, n’était pas un avocat qui commençait à jouir d’une certaine réputation ? 

» — Je n’ai jamais ouï prononcer son nom, » répondit le garçon en grossissant la voix.

Je vis qu’il fallait être modeste en parlant de Traddles.

« — C’est un jeune homme, très probablement ? » dit le garçon en fixant sur moi des yeux sévères. « Combien y a-t-il qu’il est dans la corporation des Gray’s-Inn ? » — Il n’y a pas plus de trois ans. »