Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/357

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pendus à des rouleaux d’un cuivre reluisant comme l’or pur et décorant les compartiments en forme de boite où chaque hôte prenait solitairement son repas ; les deux grandes grilles des cheminées garnies de charbons ardents, les carafons, d’un cristal si poli qu’on eût dit qu’ils avaient la conscience du vieux et coûteux vin de Porto que contenaient les celliers ; plus, en un mot, je cherchais à admirer ce confort et cette régularité britanniques qui distinguent nos cafés, nos tavernes et nos hôtels, plus je comprenais qu’il est difficile, en effet, de prendre d’assaut l’Angleterre et le Barreau. Je montai dans ma chambre pour changer mes habits, qui avaient reçu la pluie, et là encore, après avoir traversé un long corridor lambrissé, l’immensité du lit à colonnes sculptées, la forme des armoires et la pesanteur des tiroirs me révélèrent encore la présomption de Traddles et les obstacles qu’il aurait à surmonter avant de faire fortune : la même réflexion me poursuivit quand je fus redescendu et pendant mon triste quoique excellent dîner. Les vacances d’automne duraient encore et la salle était naturellement plus silencieuse que d’habitude. Bref, je plaignis de tout mon cœur mon ami Traddles,