Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/359

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calier. C’était malheureusement un vieil escalier un peu en ruine et faiblement éclairé par une mèche à quinquet emprisonnée dans une sale lanterne. J’avais à peine gravi quelques marches, que je crus entendre un joyeux éclat de rire… non pas le rire d’un avocat ou d’un procureur, d’un clerc d’avocat ou d’un clerc de procureur, mais celui de deux ou trois joyeuses demoiselles. Au moment même je posais le pied sur une marche si dégradée que je fis une bruyante chute, et, quand je me relevai, tout était silencieux.

Continuant plus prudemment cette ascension, aussi périlleuse pour le moins que celle du Mont-Blanc, que j’avais récemment faite sans un faux pas, j’arrivai à tâtons jusqu’à une porte sur laquelle je ne pus lire sans un battement de cœur le nom de M. Traddles. Je frappai. Pour toute réponse, j’entendis qu’une espèce de lutte avait lieu de l’autre côté. Je frappai donc une seconde fois. La porte fut entr’ouverte alors par un petit garçon à l’œil narquois, moitié groom et moitié clerc, qui était essoufflé, mais qui, à l’air dont il me regarda, semblait me défier de le lui prouver légalement.

« — M. Traddles y est-il ? » demandai-je.