Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/361

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neur, je n’ai jamais éprouvé une joie pareille, mon bien cher Copperfield, jamais ! »

Je n’étais guère moins à court de paroles que lui pour exprimer mon attention : je restai même un moment sans pouvoir en articuler une.

« — Mon cher ami ! » répéta Traddles, « et devenu si célèbre ! mon glorieux Copperfield ! Mais, bonté du ciel ! quand êtes-vous donc arrivé ? d’où venez-vous ? et qu’avez-vous fait ? »

Sans attendre la réponse à toutes ces questions, Traddles m’installait dans un fauteuil au coin du feu, et, s’armant du fer à tisonner, bouleversait les charbons, me donnait des poignées de main, essuyait ses larmes, riait, parlait toujours :

« — Quand je pense, » me dit-il, « que vous étiez si près de revenir en Angleterre, mon cher ami, et que vous n’avez pas assisté à la cérémonie ! 

» — Quelle cérémonie, mon cher Traddles ? 

» — Eh ! bon Dieu ! » s’écria Traddles écarquillant les yeux, « n’avez-vous pas reçu ma dernière lettre ? 

» — Certainement non, mon ami, s’il y était question d’une cérémonie.