Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/364

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vous aller dire à vos sœurs que Copperfield est ici ? »

Sophie entra dans la chambre voisine, où nous entendîmes qu’elle était reçue avec un grand éclat de rire.

« — N’est-ce pas une vraie musique que ce rire joyeux, mon cher Copperfield ? » dit Traddles. « C’est ravissant pour moi, infortuné vieux garçon, qui ai si long-temps vécu seul ; c’est délicieux ! Pauvres filles, elles ont fait une grande perte en perdant Sophie… qui est toujours, je vous assure, mon cher Copperfield, la plus excellente et la plus chérie des sœurs ! Quel plaisir de les voir toutes de si bonne humeur ! C’est une délicieuse chose que la société des jeunes filles, Copperfield. Ce n’est pas selon les us et coutumes de notre profession, mais c’est délicieux. »

Observant qu’il balbutiait un peu en se souvenant de ma perte et craignait de réveiller mes regrets par l’expression si franche de sa joie, je lui répondis cordialement qu’il avait raison, et je rassurai de mon mieux cet excellent cœur.

« — D’ailleurs, » poursuivit-il, « pour parler vrai, tout notre ménage, mon cher Copperfield, est en désaccord avec ces us et cou-