Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/368

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vrait être évêque, ou, du moins, qui devrait avoir un bénéfice suffisant pour vivre sans être réduit à je ne sais combien d’expédients… Je lui fis comprendre que, pouvant enfin gagner de cent à cent cinquante livres sterling par année, louer un appartement comme celui-ci et le meubler, il était juste de nous marier. Sophie était utile chez son père et sa mère, sans doute ; mais était-ce une raison pour qu’elle ne s’établît pas ? était-ce juste ? 

» — Certainement ce ne l’était pas, » dis-je.

« — Je suis bien aise que vous le pensiez ainsi, mon cher Copperfield, » répliqua Traddles ; « parce que, sans vouloir faire aucune insinuation contre le révérend M. Horace, je crois que les parents, les frères et cætera sont quelquefois un peu égoïstes dans ces occasions. Et d’ailleurs, » ajoutai-je, « mon plus sincère désir serait d’être utile, moi aussi, à la famille, et si, lorsque j’aurai fait mon chemin dans le monde, il lui arrivait quelque chose… au révérend M. Horace, vous comprenez ?… 

» Je comprends… 

» — Ou à Mrs Crewler… ce serait la plus douce satisfaction de mes vœux que de servir de père à leurs filles. Le révérend M. Horace me répondit admirablement, se montra favo-