Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/370

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vouloir. Pas plus tard que ce matin, j’ai reçu d’elle une délicieuse lettre. 

» — En un mot, cher Traddles, » lui dis-je, « vous vous sentez aussi heureux que vous méritez de l’être. 

» — Vous êtes partial pour moi ! mon ami, » répondit Traddles ; « mais le fait est que je pourrais exciter l’envie. Je travaille durement, je lis et relis mes livres de droit, je me lève à cinq heures du matin et je n’en dors que mieux quand je me couche. Pendant le jour, je cache mes belles-sœurs et me divertis avec elles le soir. En vérité, il m’en coûte de penser qu’elles vont nous quitter mardi matin, époque où finissent les vacances. Mais les voici, » ajouta Traddles terminant là ses confidences et parlant haut pour me présenter : « Miss Caroline Crewler, Miss Sarah, Miss Margaret, Miss Louisa et Miss Lucy, je vous présente mon ami M. Copperfield. »

Quelles figures éblouissantes de fraîcheur ! on eût dit un bouquet de roses. Elles étaient toutes jolies, et l’une d’elles était même très belle ; mais il y avait dans la physionomie de Sophie une expression de douce gaieté et de grâce affectueuse qui m’assurait que mon ami avait choisi la plus capable de le rendre heu-